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Les impacts de l’hiver ou du climat nordique

 

Impacts physiques

 

L’hiver, avec ses forts vents ou ses basses températures, crée des inconforts physiques. La notion de confort lié au vent, mais aussi aux faibles températures, peut être déclinée sous deux aspects (Potvin, 1993, p. 34) :

 

  • Confort dynamique : le mouvement et la force du vent créent un obstacle mécanique à l’organisme humain qui entraine ou non de la résistance aux mouvements. 
     

  • Confort thermique : le vent ainsi que la température ambiante causent une perturbation des échanges thermiques entre le corps humain et l’environnement, ce qui entraine une baisse de température de l’organisme humain. 

 

Dans les cas où il y a inconfort thermique, d’autres impacts sont à prévoir. L’organisme, en  tentant d’autoréguler sa température, mobilise davantage d’énergie afin d’augmenter la température de l’organisme, ce qui conditionne le système immunitaire et le rend plus vulnérable aux diverses infections virales (rhumes, grippes, etc.). En réaction aux vents et au froid, l’organisme humain confronté à ces inconforts réagit de deux façons. Il réagit soit par accoutumance, s’il est exposé durant une courte période de temps à la source d’inconfort et tente d’y résister, soit par acclimatation s’il s’adapte et rééquilibre son système thermorégulateur de façon durable à la suite d’une exposition prolongée à ces inconforts (Legault, 2013).

 

Impacts psychologiques et émotifs

 

Les conditions hivernales ou nordiques telles que la présence de neige, de glace et de températures inférieures au point de congélation ont des impacts physiques qui se répercutent en impacts psychologiques et émotifs (Legault, 2013). L’environnement hivernal et surtout nordique est propice aux dépressions qui peuvent avoir d’autres conséquences telles que l’alcoolisme, les suicides, l’occurrence accrue d’accidents, l’émergence de tempérament violent, etc. Ces impacts psychologiques ou émotifs sont notamment attribuables à l’hostilité de l’environnement (froids extrêmes, enneigement et glace), au paysage urbain fade, monotone ou triste, à la longueur de la saison hivernale ou au manque de luminosité.

 

Les conditions hivernales entrainent de surcroit une diminution de la mobilité et de la fréquentation des espaces extérieurs et créent de l’isolement à la fois physique (confinement) et social. Ce manque de contacts sociaux concourt aussi à l’émergence d’état de dépression.  

 

Impacts sociaux

 

Tel que mentionné précédemment, les conditions hivernales, caractérisées entre autres par la présence du froid, de la neige et de la glace, réduisent la pratique d’activités extérieures et par le fait même influencent les comportements sociaux. Sous la barre des 10 degrés Celsius, la fréquentation des espaces publics tend à diminuer considérablement. Dans un rapport de recherches, Legault (2013) évoque une étude de Jeffrey Nash (1981) dans laquelle l’auteur présente trois conclusions sur la modification des comportements sociaux observés dans des espaces publics en hiver :

 

  •  réduction notable de la fréquentation des espaces publics extérieurs et intérieurs ;

  • lors d’événements météorologiques extraordinaires, on dénote des comportements sociaux qui rendent la vie publique davantage festive et qui incitent les gens à communiquer leur inconfort en utilisant des gestes exagérés ;

  • la définition des usages des espaces tend à se redéfinir et les limites entre les espaces publics et privés deviennent moins perceptibles. Les gens ont tendance à déroger des usages planifiés des espaces et s’approprient des lieux qui sont normalement perçus comme privés.  

Prémisses du cadre théorique

Plusieurs auteurs sont d’avis que l’hiver ainsi que le climat nordique ont différents impacts qui sont entre autres attribuables aux faibles températures, aux précipitations sous forme de neige et aux heures réduites d’ensoleillement (Legault, 2013). Sont donc présentés dans les lignes qui suivent les différents types d’impacts ainsi que leurs conséquences.  

Dilemme en design urbain

 

Plusieurs auteurs, notamment Pressman (1995 ; 2004), Erskine (Collymore, 1994) et Givoni (1998), sont d’avis qu’en design urbain, lorsqu’on s’attarde au climat hivernal ou nordique, on est confronté à deux dilemmes : résister ou s’adapter au climat.

 

Quand il est question de résister au froid, l’enjeu est de fuir l’hiver et de planifier des espaces relativement clos à l’abri des conditions climatiques. Pressman (1995) évoque cette approche en affirmant qu’elle vise à offrir un maximum de protection aux individus afin d’éviter les sources d’inconfort liées aux caractéristiques de l’hiver. Des exemples d’application de cette approche sont la création de tunnels, de trottoirs encadrés par des arcades, de ponts piétonniers couverts, d’infrastructures climatisées, etc.

 

À l’opposé, s’adapter au froid sous-entend qu’il y a un développement d’infrastructures permettant aux habitants de profiter des conditions hivernales et qu’il y a aussi des moyens de les encourager à faire des activités extérieures. Selon Pressman (1995), l’enjeu est ici de ne pas surprotéger les habitants, avec des moyens techniques ou technologiques, mais plutôt de les inciter à apprivoiser les conditions climatiques afin qu’ils soient en mesure de supporter des stresses  climatiques. Adopter cette approche revient notamment à favoriser l’émergence d’une culture de l’hiver, à faciliter la mobilité entre autres en ayant des dispositifs efficaces pour enlever la neige et à aménager des espaces publics en tenant compte de la diversité des utilisateurs potentiels (enfants, personnes âgées, handicapés, etc.) (Givoni, 1998).

 

Ces deux dilemmes représentent des positions extrêmes. En design urbain, il convient donc de tenir compte de ces deux approches afin de planifier des aménagements en vue de laisser le choix aux habitants de résister à l’hiver, de s’y adapter ou de faire les deux (Pressman, 2004). Il est possible ici de faire un parallèle entre les notions de résistance et d’adaptation avec celles d’accoutumance et d’acclimatation présentées dans les impacts physiques. Résister vise l’accoutumance de l’organisme dans la mesure où celui-ci lutte contre les conditions climatiques alors que s’adapter favorise l’acclimatation étant donné que l’organisme se modifie en vue de s’habituer et d’apprivoiser les conditions climatiques. 

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