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Conception de la ville
 

Fermont est la seule ville minière nordique canadienne (Sheppard, 2007) ayant fait l’objet d’un aménagement urbain sensible aux caractéristiques environnementales.  Elle fait partie de la 5e génération d’établissement urbain en milieu nordique, génération qui se distingue des précédentes par une conception plus soucieuse de la conservation d’énergie, de l’apport en énergie solaire passive et de l’écologie en général.

 

 

Certaines villes produites antérieurement à Femont, dont la ville de Gagnon, n’étaient en fait que des modèles importés du sud, et ce, sans effort d’adaptation aux conditions particulières du Nord québécois.  Leur échec servira d’opportunité, pour l’architecte Maurice Desnoyers et l’urbaniste Norbert Schoenauer, de concevoir non seulement un aménagement urbain physiquement plus convenable au climat, mais également, un milieu de vie conciliant la vie familiale et les réalités du travail dans les mines.

 

Le Mur-écran

 

Le mur brise-vent est l’élément principal de l’aménagement de la ville de Fermont. Son important gabarit et sa localisation stratégique lui permettent de bloquer les vents dominants sur une distance d’environ 675 km2, ce qui représente près du 2/3 de la ville initialement prévue. En effet, le mur fait plus de 1,6 km de long.  Il atteint 5 étages et demi (20 m) dans sa partie centrale et comporte 3 étages et demi à ses extrémités pour des raisons d’aérodynamisme.  

 

 

Comme le montre la coupe du bâtiment, les logements bénéficient chacun d’une façade orientée vers le sud et d’une autre orientée vers le nord.  Les espaces de vie, soient le salon, la cuisine et la salle à manger, sont situés du côté sud afin de maximiser leur ensoleillement passif le jour, tandis que les pièces de nuit, telles que les chambres à coucher, sont situées du côté nord.

L'utilisation compacte du sol

 

La forte densité de l’occupation du sol est une stratégie complémentaire au mur afin de maximiser le nombre de bâtiments protégés des vents dominants. Cette compacité permet également de réduire considérablement  les distances de marche de même que la longueur des infrastructures, ce qui se traduit par des économies de coûts de construction et d’entretien.  Ces économies sont estimées à près de 8 millions de dollars canadiens, à comparer à une ville générique de banlieue («neighbouring town»).  Le tableau du bas compare d’ailleurs différentes caractéristiques de Fermont par rapport à une ville générique.

Des corridors piétons couverts

Des intersections en «T» plutôt qu'en «X»

 

Cette stratégie simple, mais efficace, se destine plutôt aux déplacements automobiles et vise en fait à réduire les probabilités de collisions, qui sont de 16 pour les intersections en « X Â», à 3 pour celles en forme de « T Â» (Paquette, 1984 -issu de Simard et Brisson, 2013), ce qui représente une réduction de 80%. Le réseau viaire est également conçu pour comporter des segments les plus courts possible afin de dissuader la vitesse chez les automobilistes

Les commerces sont également orientés vers le nord puisque ces espaces ne nécessitent pas particulièrement de protection des vents ou d’apport en ensoleillement.  Les corridors, quant à eux, se trouvent en plein centre du bâtiment et ne comportent donc aucune ouverture vers l’extérieur.

 

 

Le mur contient plus de 320 logements, 150 chambres, un hôtel, une école, un centre de la petite enfance et une multitude de commerces et d’équipements communautaires. À l’exception des hôtels, ces infrastructures publiques sont les seules de la ville. 

 

 

Bref, c’est une ville dans une ville, mais également un lieu de sociabilité et un élément signalétique et identitaire fort.

Dans ce troisième principe d’aménagement s’insèrent également les stratégies extramurales utilisées dans la configuration des rues pour faciliter la mobilité à longueur d’année.  

 

Un réseau piétonnier perméable était donc à privilégier afin d’assurer un accès direct au plus de destinations possible. De surcroit, l’ensemble des rues devait être orientées en fonction des vents dominants pour assurer un maximum de réduction des inconforts pour le piéton. 

 

Ces points sont détaillés davantage dans la section dédiée aux principes d'aménagement, dans le cadre théorique.

On remarque que la densité de Fermont est plus du double de celle de la ville générique. À population égale, la configuration de la ville de Fermont lui permet de ne s’étendre que sur 190 acres, comparativement à 450 acres pour l’ancienne ville de Gagnon. 

À l’instar de véritables rues, les corridors à l’intérieur du mur constituent de véritables lieux de rencontre et de socialisation.  Leur largeur considérable compense le manque de lumière naturelle afin de créer un environnement sommes toutes sécuritaire et minimalement convivial pour les usagers.

* Sources: Plan d’urbanisme de la ville de Fermont (1989), Jobboom, DMA architecture

* Sources: Plan d’urbanisme de la ville de Fermont (1989), DMA architecture

* Source: MRC de Caniapiscau

* Sources: Sheppard, 2007.

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