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Enjeux

 

Le portrait de la ville de Fermont ne s’arrête pas qu’aux constats physiques de la ville, mais s’intéresse également aux enjeux d’ordre social:

1  La sécurité des femmes dans des milieux dominés par des      travailleurs masculins?

 

 

Les conditions de vie dans les villes minières peuvent être éprouvantes pour les travailleurs. L’isolement, les conditions climatiques difficiles et le rythme de travail effréné dans les mines sont les principales causes de problèmes repérés chez certains travailleurs, dont la détresse psychologique et l’alcoolisme.

 

 

De plus, le système de rotation de la main d'oeuvre fly-in-fly-out apporte une population qui, dans les conditions de travail intense de leur court séjour, ne sont pas en mesure de développer le sentiment d'appartenance à la ville. Ceci peut contribuer à une déresponsabilisation envers la ville susceptible de se traduire par des comportements plus désinvoltes.

 

 

Minoritaires, les femmes qui vivent dans les milieux miniers semblent particulièrement affectées par ces dynamiques sociales, notamment sous forme de harcèlement de la part de la gent masculine. Le phénomène va même jusqu'à limiter les lieux de fréquentation des femmes dans la ville. Si la plupart de ces dernières évitent le bar local pour des raisons évidentes (c’est un bar de spectacles érotiques), certaines planifient également leurs visites dans les zones commerciales du mur, de manière à éviter les périodes de dîner des travailleurs. 

 

 

À la lumière de ces constats, quelles sont les solutions pour faire des villes minières des milieux de vie conviviaux pour tous? 

 

 

2  Les dynamiques/tensions entre la population résidente et     les travailleurs-fly-in/fly-out? Les impacts sur la vie       communautaire et les aménagements urbains?

 

La ville de Fermont est en fait habitée par deux types de population. La première est une population résidente. Celle-ci habite à l’année dans la ville, elle travaille dans le secteur minier ou dans les domaines des services et commerces de la ville et elle paie des taxes municipales. La seconde population est une population de travailleurs qualifiés de fly-in/fly-out dans la mesure où elle n’est pas résidente. Ceux-ci effectuent des aller-retour entre leur ville d’origine et Fermont. Leurs séjours fermontois sont d’une durée de 14 jours.

 

 

Simard (2013) affirme qu’il existe des tensions entre la population résidente et les travailleurs de passage. Ces derniers sont perçus comme étant dérangeants parce qu’ils troublent la quiétude et nuisent à la sécurité de la ville. Ces individus ont une tendance festive lorsqu’ils ne travaillent pas et ne s’intègrent pas à la population résidente étant donné que leur présence est intermittente. De plus, cette population fly-in/fly-out exerce une pression sur les services publics disponibles dans la ville. Ils consomment des services de santé et ils jouissent des installations sportives et culturelles. Par contre, étant donné que les travailleurs ne résident pas dans la ville, ils ne paient aucune taxes municipales, qui sont entre autres destinées à la pérennité des services et des installations publics. De surcroit, ils consomment peu dans les commerces locaux. Ils sont dans l’ensemble logés et nourris durant leur séjour.

 

Le clivage social se reflète d’autant plus dans les typologies résidentielles. Les travailleurs fly-in/fly-out sont regroupés et résident soit dans les parcs immobiliers de maisons mobiles soit dans des grands complexes résidentiels. Pour ces établissements, les travailleurs disposent d’une chambre et d’une cafétéria. Ne contribuant pas sur le plan social et financier à la ville, ces individus ne concordent pas avec le projet de communauté et la population résidente est méfiante à leur égard (Simard, 2013).

 

 

3  Les effets psychologiques dus au mode de vie induit par le    mur-écran

 

Il peut paraitre bien commode de pouvoir satisfaire ses besoins quotidiens dans un seul et même bâtiment, notamment lorsque les conditions extérieures sont hostiles. Cependant, cette commodité est susceptible de transmettre des habitudes néfastes pour la santé physique et psychologique des résidents intra-muraux. Ces enjeux sont présentés plus loin dans le cadre théorique et des mesures de mitigation seront présentées dans la section de l'analyse critique

 

 

4  L'avenir des villes minières: la vulnérabilité envers un      marché en constante fluctuation

 

 

Tel que présenté dans la section historique, les villes mono-industrielles sont vulnérables aux fluctuations du marché économiques. Les industries ont un droit de vie ou de mort sur les villes minières, puisque ces dernières ne possèdent aucun autre levier économique. Dans un contexte où la chute du prix du fer a entrainé le départ de la compagnie Cliffs Natural Resources de Sept-Îles et de Fermont, il est pertinent de se questionner sur l’avenir d’une ville mono-industrielle. 

 

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* Sources: LOISEL (2013), Jobboom, reportage SRC téléjournal (novembre 2014)

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